Bruxelles-Propreté dresse un bilan de la réforme des collectes lors du conseil de coopération « clean.brussels »

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Bruxelles-Propreté a présenté ce mardi 17 octobre une évaluation de la réforme des collectes du tri des déchets ménagers, dans le cadre du Conseil de Coopération Communes-Région sur la Propreté Urbaine. Un bilan qui intervient 5 mois après l’entrée en vigueur de plusieurs modifications qui concernent le tri et la fréquence de ramassage des poubelles.
L’enseignement principal : le tri augmente pour toutes les fractions sur la période mai-août 2023.

Pour rappel, trois changements sont intervenus le 15 mai 2023 :

  1. L’obligation de trier ses déchets alimentaires avec l’instauration du sac orange.
  2. Le tri des emballages et d’une série d’autres déchets en plastique également obligatoire dans le sac bleu. (Tubes, barquettes, raviers, pots, gobelets, films d’emballage de bouteilles et de canettes, sacs et sachets)
  3. L’application de nouveaux calendriers de sorties de sacs avec passage des camions 1 fois par semaine pour 10 communes et des collectes en soirées pour certaines zones.

Augmentation du tri des déchets alimentaires 

La directive (UE) 2018/851 du Parlement Européen rend obligatoire la collecte ou la valorisation à la source des biodéchets au plus tard le 31 décembre 2023. Par ailleurs, cette directive impose aux États membres d’atteindre un taux de préparation en vue du réemploi et du recyclage des déchets municipaux de 60 % d’ici 2030.

L’atteinte de cet objectif en Région de Bruxelles-Capitale passe nécessairement par la valorisation de la fraction organique des déchets ménagers, qui représentait encore récemment plus de 40% du poids du sac blanc.

La Région était donc très attendue sur ce point. Or, le principal enseignement de ce bilan de la réforme, c’est que les volumes de biodéchets collectés (déchets alimentaires et déchets mixtes) continuent à progresser de façon très significative :

  • Entre le mois de mai et le mois d’août 2023, Bruxelles-Propreté a collecté 6.998 tonnes de ces déchets contre 3.836 tonnes sur la même période en 2022, c’est une augmentation de 82%.
  • La progression mensuelle 2023 de ces déchets biométhanisés est encourageante dans la mesure où les
    quantités augmentent systématiquement par rapport aux mêmes mois de 2022.
  • En mai, les quantités passent de 1.094 tonnes à 1.614 (+48%
  • En juin, les quantités passent de 1.257 à 2.196 (+75%)
  • En juillet, les quantités passent de 789 à 1.617 (+105%)
  • En aout, les quantités passent de 696 tonnes à 1.571 (+126%)

Pour les immeubles à appartements équipés de grands conteneurs, les chiffres sont également encourageants avec un volume de 1.281 tonnes de déchets alimentaires collectés entre janvier et août 2023 contre 538 tonnes sur la même période en 2022. Alors que la quasi-totalité des habitats verticaux en Région bruxelloise ont reçu un conteneur à roulettes (3.500 conteneurs ont été distribués par l’Agence aux syndics et aux concierges), seuls 35% d’entre eux participent pour l’instant à la collecte des biodéchets. Bruxelles-Propreté constate donc qu’il y a encore une belle marge de progression possible.

Augmentation des fractions sélectives et baisse des déchets résiduels

Bruxelles-Propreté se félicite de constater que toutes les fractions sélectives augmentent sur cette même période de référence mai-août 2023.

Tubes, barquettes, raviers, pots de yaourt sont autant de déchets qui passent désormais du sac blanc au « nouveau » sac bleu. Et ici aussi, Bruxelles-Propreté constate une augmentation significative du tonnage des sacs bleus.

Entre le mois de mai et le mois d’août 2023, Bruxelles-Propreté a collecté 7.219 tonnes de PMC contre 6.320. C’est une augmentation de 14%.

Le tri des déchets verts (+28%) et des papiers/cartons (+3%) augmente aussi.

La conséquence directe de cette augmentation du tri sélectif, c’est la baisse des déchets résiduels qu’on retrouve dans le sac blanc. Depuis mai 2023, on observe une diminution de l’ordre de 9% sur la collecte ménagère, soit 6000 tonnes de déchets qui n’ont pas été envoyés à l’incinérateur.

Alain Maron, Ministre bruxellois de l’Environnement et de la Propreté publique : « Ces chiffres témoignent d’une évolution positive des comportements des Bruxellois·es, tant en termes de réduction des déchets résiduels qu’en termes d’augmentation du tri. Cependant pour atteindre l’objectif des 30% de réduction des déchets envoyés à l’incinérateur d’ici 2030 et garantir à tous·tes un environnement sain et un air de qualité, nous devons poursuivre les efforts de sensibilisation dans les prochains mois afin d’installer ces changements dans la durée. »

Verbalisation et poursuite de la sensibilisation

Si une très grande majorité des Bruxellois·es respectent les nouveaux calendriers de sorties de sacs, l’Agence constate que des sacs sont encore déposés sur les voiries en dehors des heures prévues.

Après avoir objectivé, images à l’appui, les axes problématiques de façon récurrente, Bruxelles-Propreté a décidé d’initier le 14 septembre dernier une première vague de verbalisation dont l’objectif est de sanctionner uniquement les abus manifestes concernant le non-respect des nouveaux horaires mais aussi le non-respect du tri.
Ces contrôles sont encore en cours et jusqu’à présent, une quinzaine d’opérations, mobilisant à chaque fois 4 contrôleurs et 2 ouvriers de propreté publique, ont eu lieu sur le territoire de différentes communes bruxelloises.

Ces contrôles ont débouché sur la rédaction d’une centaine de procès verbaux et d’avertissements. En cas d’absence de poursuites par le parquet, les contrevenants devront s’acquitter de frais d’enlèvement et d’amendes
administratives, les montants cumulés allant, à titre indicatif, de 300 à 600 euros.

Parallèlement à la verbalisation ou en amont de celle-ci, Bruxelles-Propreté continuera à sensibiliser les Bruxellois·es à l’importance de trier les déchets alimentaires et à respecter les horaires communiqués ces derniers
mois. Une nouvelle campagne est prévue dans les prochaines semaines avec notamment des actions de terrain et des distributions de calendrier prises en charge par des animateurs multilingues. Des équipes qui concentreront principalement leurs efforts sur les zones où les résultats ne sont pas encore au rendez-vous.

Rencontres et retours des communes

La réorganisation des collectes a donné l’opportunité d’un renforcement de la collaboration avec les communes. L’échelon local a été associé en amont à la réflexion autour de la mise en place de la réforme des collectes et ensuite, lors de la mise en oeuvre, l’Agence a multiplié les échanges avec les autorités communales afin de cerner en profondeur les réalités auxquelles elles étaient confrontées. Dans la mesure du possible, l’Agence a veillé à intégrer les demandes des communes dans la conception du calendrier et le suivi de la réforme des collectes.

Après ces étapes et dans le but de cerner les points d’amélioration, Bruxelles-Propreté a souhaité prendre le temps de rencontrer et d’écouter individuellement chaque commune. Des rencontres bilatérales qui se sont déroulées durant la deuxième quinzaine de septembre. 

Un premier constat s’est imposé : dans le cadre des échanges bilatéraux avec Bruxelles-Propreté, les autorités communales sont globalement satisfaites de la mise en oeuvre de cette réforme.

Ceci étant, le principal point d’attention des communes reste le créneau 18h-20h que de nombreuses communes considèrent comme trop court que pour permettre aux ménages de sortir leurs sacs sereinement. 

Sur ce point, l’Agence rappelle que cet horaire de sortie, concerté avec les communes, permet de limiter les nuisances sonores liées à des collectes trop tardives et de réduire la durée de présence des sacs poubelles en voirie tout en évitant l’encombrement des routes par les camions en matinée. Nonobstant ces précisions, Bruxelles-Propreté a décidé de réfléchir à des solutions qui pourraient notamment passer par une extension de
cette plage horaire. 

D’autres pistes d’amélioration ont été soulevées par les autorités communales et l’Agence régionale y travaille déjà : 

  • Effectuer des actions de sensibilisation ciblées, en fonction des constats opérationnels sur les voiries, pour rappeler les horaires de sortie aux usagers (ménages et commerces).
  • Coordonner les actions répressives entre l’Agence et les communes.